Page:Bakounine - Œuvres t2.djvu/455

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vous en Juin sur les ouvriers de Paris, l’Assemblée nationale, — dont vous étiez, monsieur Jules Favre, dont vous étiez, monsieur Grémieux, et au sein de laquelle vous au moins, monsieur Jules Favre, vous étiez en ce moment, avec M. Pascal Duprat, votre compère, l’un des organes les plus éloquents de la réaction furieuse, — cette Assemblée de républicains bour |69 geois n’a-t-elle pas souffert que, pendant trois jours de suite, la bourgeoisie furieuse fusillât, sans aucun jugement, des centaines, pour ne point dire des milliers d’ouvriers désarmés ? Et, immédiatement après, n’a-t-elle pas fait jeter sur les pontons quinze mille ouvriers, sans aucun jugement, par simple mesure de sûreté publique ? Et après qu’ils furent restés des mois, demandant vainement cette justice au nom de laquelle vous faites tant de phrases maintenant, dans l’espoir que ces phrases pourront masquer votre connivence avec la réaction, cette même Assemblée de républicains bourgeois, vous ayant toujours à sa tête, monsieur Jules Favre, n’en avait-elle pas fait condamner quatre mille trois cent quarante-huit à la transportation, encore sans jugement et toujours par mesure de sûreté générale ? Allez, vous n’êtes tous que d’odieux hypocrites !

Comment se fait-il que M. Jules Favre n’ait pas retrouvé en lui-même et n’ait pas cru bon d’employer contre les bonapartistes un peu de cette fîère énergie, un peu de cette férocité impitoyable, qu’il a si largement manifestées en Juin 1848, lorsqu’il s’agissait de frapper des ouvriers socialistes ? Ou