Page:Bakounine - Œuvres t2.djvu/99

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tisme. Ils redou |14 tent et maudissent la force d’en bas, mais ils bénissent et appellent de tous leurs vœux la force d’en haut. Toutes les manifestations de la liberté populaire leur paraissent détestables, mais par contre ils aiment les libres déploiements du pouvoir, ils ont le culte de l’autorité quand même, parce que, venant de Dieu ou du diable, toute autorité, par une nécessité inhérente à son être, devient la protectrice naturelle des libertés exclusives du monde privilégié. Poussés par ce libéralisme étrange, dans toutes les questions qui s’agitent, ils embrassent toujours le parti des oppresseurs contre les opprimés.

C’est ainsi que nous avons vu le Journal de Genève, ce paladin en chef du parti libéral chez nous, approuver chaudement l’expulsion de Mazzini, louer la complaisance servile du Conseil fédéral et la brutalité toute cosaque des autorités vaudoises dans l’affaire de la princesse Obolensky ; et maintenant il se prépare à prouver que M. le sénateur Tourangin et le Conseil fédéral ont raison, le premier d’exiger, et le second d’ordonner l’extradition de cette pauvre Mme Limousin.

Il s’y prépare, comme toujours, par la calomnie. C’est une arme excellente, plus sûre que le chassepot, l’arme favorite des jésuites catholiques et protestants. Toutefois, il paraît que Mme Limousin prête peu à la calomnie, puisque ce journal, qui est toujours si bien informé, grâce à ses relations avec les polices et les gouvernements de tous les pays, n’a su trouver qu’un seul grief contre elle :