Le 1er juin, après l’écrasement de la Commune de Paris, il rentrait à Locarno, emportant avec lui les feuillets 159-285 de son manuscrit, qu’il m’avait repris. Il pensait qu’une seconde livraison de L’Empire knouto-germanique pourrait être imprimée à bref délai, et avait compté, pour cela, sur un étudiant russe habitant Munich, Alexandre Sibiriakof, qui avait déjà contribué financièrement à la publication de la première livraison. Mais le 2 juin, Sibiriakof m’écrivait : « Quant à la seconde livraison, je ne puis rien vous promettre ; peut-être dans un, deux mois peut-on quelque chose faire, mais maintenant je ne puis rien vous envoyer[1] ». Je transmis cette lettre à Bakounine, qui, le 10 juin, m’écrivit : « Quant à la somme nécessaire pour la seconde livraison, j’ai la confiance qu’elle se trouvera bientôt, et le manuscrit de cette livraison ne tardera pas à t’arriver tout complet. L’ami de Zurich, un étudiant russe, J. Ponomaref, se donne aussi beaucoup de peine pour compléter cette somme, et puis j’aurai encore d’autres amis. »
Du 5 au 23 juin, Bakounine travailla à un Préambule pour la seconde livraison, qu’il laissa inachevé. Du 25 juin au 3 juillet, il écrivit une autre préface qu’il intitula Avertissement, et qui resta inachevée également[2]. Puis il s’occupa d’autres travaux, qui furent : un manuscrit de 141 feuillets intitulé Protestation de l’Al-
- ↑ Dans une autre lettre, du 9 juin, Sibiriakof ajoutait : « Peut-être dans un ou deux mois peut-on quelque chose envoyer, mais en tout cas la somme envoyée, et qui est la seule que nous disposons, ne dépassera pas 200 francs ».
- ↑ Il n’eût pas été possible de donner dans le présent volume ces deux morceaux, le Préambule et l’Avertissement, sans l’enfler démesurément. On les trouvera au tome IV.