Page:Bakounine - Œuvres t3.djvu/347

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faites d’après une méthode et à un point de vue différents, renversent ou modifient profondément ces premiers résultats. Rien n’est aussi antipathique à la science que la foi, et la critique n’y a jamais dit son dernier mot. Elle seule, représentante du grand principe de la révolte dans la science, est la gardienne sévère et incorruptible de la vérité.

C’est ainsi que successivement, par le travail des siècles, s’établit peu à peu dans la science un système de vérités ou de lois naturelles universellement reconnues. Ce système une fois établi et accompagné toujours de l’exposé le plus détaillé des méthodes, des observations et des expériences, ainsi que de l’histoire des investigations et des développements à l’aide desquels il a été établi, de manière à pouvoir toujours être soumis à un contrôle nouveau et à une nouvelle critique, devient désormais la seconde base de la science. Il sert de point de départ pour des investigations nouvelles, qui nécessairement le développent et l’enrichissent de méthodes nouvelles.

Le monde, malgré l’infinie diversité des êtres qui le composent, est un. L’esprit humain qui, l’ayant pris pour objet, s’efforce de le reconnaître et de le comprendre, |188 est un ou identique aussi, malgré l’innombrable quantité d’êtres humains divers, présents et passés, par lesquels il est représenté. Cette identité est prouvée parce fait incontestable, que pourvu qu’un homme pense, quels que soient d’ailleurs son milieu, sa nature, sa race, sa