Page:Bakounine - Œuvres t3.djvu/380

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Résultante éternellement reproduite d’une infinité d’actions et de réactions naturellement exercées par la quantité infinie de choses qui naissent, qui existent, et puis qui disparaissent en son sein. L’Univers, n’étant lui-même qu’une Résultante incessamment reproduite de nouveau, ne peut être considéré comme un dictateur, ni comme un législateur. Il n’est lui-même rien en dehors des choses qui vivent et qui meurent en son sein, il n’est que par elles, grâce à elles. Il ne peut pas leur imposer de lois. D’où il résulte que chaque chose porte sa loi, c’est-à-dire le mode de son développement, de son existence et de son action partielle, en elle même. La loi, l’action partielle, cette force agissante d’une chose qui en fait une cause de choses nouvelles, — trois expressions différentes pour exprimer la même idée, — tout cela est déterminé par ce que nous appelons les propriétés ou la propre essence de cette chose, tout cela en constitue proprement la nature. Rien de plus irrationnel, de plus antipositiviste, de plus métaphysique, que dis-je, de plus mystique et de plus idéologique, |211 que de dire, par exemple, des phrases comme celle-ci : L’origine et l’essence de la matière nous sont inaccessibles (p. IX, ou bien : Le physicien, sagement convaincu désormais que l’intimité des choses lui est fermée (p XXV). C’était bon, ou plutôt c’était excusable, de la part des physiciens spécialistes, qui, pour se défaire de tous les ennuis que pouvaient leur causer les obsessions par moments très pressantes des métaphysi-