Page:Bakounine - Œuvres t3.djvu/77

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tout aussi nécessaires, invariables, fatales, que les lois qui gouvernent le monde physique, n’ont pas été dûment constatées et reconnues par la science elle-même.

Une fois qu’elles auront été reconnues d’abord par la science, et que de la science, au moyen d’un large système d’éducation et d’instruction populaires, elles auront passé dans la conscience de tous, la question de la liberté sera parfaitement résolue. Les autoritaires les plus récalcitrants doivent reconnaître qu’alors il n’y aura plus besoin ni d’organisation, ni de direction, ni de législation politiques, trois choses qui, soit qu’elles émanent de la volonté du souverain, soit qu’elles résultent des votes d’un parlement élu par le suffrage universel, et alors même qu’elles seraient conformes au système des lois naturelles, — ce qui n’a jamais lieu et ce qui ne pourra jamais avoir lieu, — sont toujours également funestes et contraires à la liberté des masses, parce qu’elles leur imposent un système de lois extérieures, et par conséquent despotiques.

La liberté de l’homme consiste uniquement en ceci, qu’il obéit aux lois naturelles parce qu’il les a reconnues lui-même |176 comme telles, et non parce qu’elles lui ont été extérieurement imposées par une volonté étrangère, divine ou humaine, collective ou individuelle, quelconque.

Supposez une académie de savants, composée des représentants les plus illustres de la science ; supposez que cette académie soit chargée de la légis-