Page:Bakounine - Œuvres t3.djvu/85

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|182 l’orgueil de ses représentants patentés parmi nous. Contre ce Dieu le fils au nom duquel ils prétendraient nous imposer leur autorité insolente et pédantesque, nous en appellerons à Dieu le père, qui est le monde réel, la vie réelle, dont il n’est, lui, que l’expression par trop imparfaite, et dont nous sommes, nous, — les êtres réels, vivant, travaillant, combattant, aimant, aspirant, jouissant et souffrant, — les représentants immédiats.

Mais tout en repoussant l’autorité absolue, universelle et infaillible des hommes de la science, nous nous inclinons volontiers devant l’autorité respectable, mais relative et très passagère, très restreinte, des représentants des sciences spéciales, ne demandant pas mieux que de les consulter tour à tour, et fort reconnaissants pour les indications précieuses qu’ils voudront bien nous donner, à condition qu’ils veuillent bien en recevoir de nous-mêmes sur les choses et dans les occasions où nous sommes plus savants qu’eux ; et, en général, nous ne demandons pas mieux que de voir des hommes doués d’un grand savoir, d’une grande expérience, d’un grand esprit, et d’un grand cœur surtout, exercer sur nous une influence naturelle et légitime, librement acceptée, et jamais imposée au nom de quelque autorité officielle que ce soit, céleste ou terrestre. Nous acceptons toutes les autorités naturelles, et toutes les influences de fait, aucune de droit ; car toute autorité ou toute influence de droit, et comme telle officiellement imposée, devenant aussitôt une oppres-