Page:Bakounine - Œuvres t4.djvu/111

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

que de se laisser leurrer par de faux alliés qui vous trahissent sur le champ de bataille ? ]

Sans prétendre exclure tous les hommes issus de la bourgeoisie, — il y en a sans doute beaucoup qui sont animés de la plus sincère et de la plus énergique volonté de repousser les Prussiens à tout prix, — ce qu’il faut recommander aux ouvriers des villes, au point de vue du salut de la France, ce n’est donc pas l’union impossible avec la bourgeoisie considérée comme classe séparée et privilégiée, c’est l’union avec les travailleurs des campagnes, avec les paysans. Ce qui sépare les paysans des ouvriers des villes, ce ne sont point des intérêts différents, ce sont des idées différentes, des préjugés, produits par l’ignorance systématique imposée par tous les gouvernements précédents aux populations des campagnes, et par le poison religieux et politique répandu à pleines mains par les curés et par les fonctionnaires de l’État.

Les paysans sont les vrais patriotes de la France. Les ouvriers défendront l’idée de la France. Les paysans seront les défenseurs naturels de son territoire. Ils adorent cette terre qu’ils arrosent de la sueur de leur front et qu’ils cultivent de leurs bras. Et lorsqu’on leur aura bien expliqué qu’il s’agit de défendre cette terre contre l’envahissement des Prussiens, lorsqu’ils verront surtout les masses ouvrières des villes, inspirées par l’idée républicaine, démocratique, sociale, de la France, se lever en masse au nom du salut de la France, lorsque la pro-