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Page:Bakounine - Œuvres t4.djvu/123

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fortifiée, quelque puissante qu’elle soit, n’est en état de résister indéfiniment à |19 un siège conduit d’une manière régulière ; et les Prussiens, qui ont étonné les Français par la rapidité de leurs marches et de leurs coups, sont encore passés maîtres dans l’art de l’action régulière et froidement calculée. Il est donc indubitable que si la France ne se lève pas pour marcher au secours de Paris, Paris, après une résistance héroïque, aussi longue que possible et qui exterminera beaucoup de Prussiens, finira par tomber entre leurs mains.

La première pensée, le premier soin du gouvernement provisoire devait donc être le secours du dehors[1], évidemment nécessaire pour la délivrance du pays. La chose n’était point facile. Non pas que les soldats manquent à la France. Je suis au contraire convaincu que si on réunissait toutes les troupes que la défiance de Napoléon III avait disséminées comme gardiennes de l’ordre public sur toute la surface du pays, en y adjoignant les troupes d’Algérie, les troupes françaises du pape, les gardes mobiles, les volontaires, les corps francs, sans toucher aux gardes nationales sédentaires, et y ajoutant tous les fuyards des armées détruites par les Prussiens, on aurait pu former une armée de six à sept cent mille hommes composée d’excellents soldats. Ce qui a manqué et ce qui manque au gouvernement provisoire, ce sont : primò, les officiers et

  1. C’est-à-dire le secours de la province. — J. G.