Page:Bakounine - Œuvres t4.djvu/134

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essayer une réconciliation avec l’empire ; sans excepter M. de Kératry, l’aide de camp du ridicule et infortuné empereur Maximilien du Mexique ; sans excepter même M. Jules Favre, l’avocat des jésuites, un des auteurs principaux des Journées néfastes de Juin, du massacre des travailleurs dans les rues de Paris et de la ruine de la République dans la dictature militaire, en 1848.

Le peuple de Paris a bonne mémoire, il n’avait oublié rien de tout cela, et il ne pouvait avoir ni confiance en ces hommes, ni sympathie envers eux. Parmi tous les membres du gouvernement provisoire actuel, il n’y en a qu’un seul qui jouisse, ou, pour parler plus véridiquement encore, qui ait joui de sa réelle confiance et de sa réelle sympathie. C’est M. Rochefort. C’était depuis |39 les élections du dernier Corps législatif l’homme le plus populaire de Paris. Il l’avait mérité en ce sens, qu’il avait franchement accepté le mandat impératif, et qu’il s’était soumis solennellement et d’avance à toutes les décisions de la volonté du prolétariat qui l’avait envoyé au Corps législatif. Pour cette même raison, il était devenu la bête noire de la bourgeoisie de Paris. La sympathie qu’éprouvait pour lui le peuple grandit en proportion des intrigues et des persécutions du gouvernement, des députés inféodés de la droite et des magistrats de l’empereur contre lui.

Lorsque M. Ollivier, le républicain renégat, converti à l’impérialisme et devenu ministre, réclama