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Page:Bakounine - Œuvres t4.djvu/145

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lontés, mais incapable d’aucune entreprise sérieuse, ni d’aucune action salutaire pour le pays. Telle est précisément la situation actuelle de l’État en France.

|38 Faut-il prouver que la France n’a plus une seule armée organisée, régulière, à opposer aux Prussiens ? Je pense qu’on me fera grâce de cette démonstration. Tout le monde en France le sait, et les Prussiens n’en sont que trop bien avertis ; et c’est pour cela qu’ils agissent en France, qu’ils pillent, qu’ils massacrent, qu’ils violent, comme s’ils étaient les maîtres. S’il y avait une armée française, on ne les aurait pas laissés prendre la ville d’Orléans[1] et couper les communications de Paris avec tout le midi de la France, sans coup férir.

Le gouvernement de la Défense nationale a-t-il à sa disposition des finances suffisantes et régulières ? A-t-il tout l’argent nécessaire pour l’entretien d’une immense bureaucratie, et surtout pour l’armement et pour la défense du pays ? Non, il ne l’a pas et il ne peut pas l’avoir.

Je sais bien qu’il se donne les airs d’en avoir beaucoup. Il croit ce mensonge utile pour sauver le crédit de l’État, et c’est pour cela, probablement, qu’il fait publier dans tous les journaux que le paiement des rentes et des pensions de l’État se fera régulièrement à Paris comme dans les chefs-lieux de département tel jour de chaque mois. Eh bien, je le défie

  1. Orléans fut pris par les Allemands le 11 octobre. — J. G.