Page:Bakounine - Œuvres t4.djvu/224

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au niveau de leur intelligence et de leurs caractères, qui ne sont pas de force à porter la réalité puissante de 1793.

La république qu’ils prêchent, c’est la réalisation complète du règne bourgeois, moins l’héroïsme des siècles passés, et c’est pour cela sans doute que M. Gambetta la définit par ces mots : Une démocratie rationnelle et positiviste. Pour l’atteindre, dit- il, « il faut deux choses : supprimer la peur des uns et calmer la défiance des autres ; amener la bourgeoisie à l’amour de la démocratie, et le peuple à la confiance dans ses frères aînés » (les boutiquiers !). C’est-à-dire que, pour l’établissement de la république de MM. Gambetta et compagnie, il est nécessaire que deux intérêts qui s’excluent, deux mondes irréconciliables, se donnent un nouveau baiser Lamourette.

|106 À cette proposition chaleureuse de l’illustre et aujourd’hui tout-puissant avocat, les bourgeois, qui se sentent capables de tous les sacrifices, moins celui de leurs sous, ce qu’ils prouvent triomphalement aujourd’hui, puisqu’ils ne veulent pas en donner même pour le salut de la France, — les bourgeois répondent : « Nous ne demandons pas mieux que de nous rassurer et d’adorer votre démocratie, pourvu que vous nous garantissiez qu’elle ne touchera jamais à l’arche sainte de nos institutions économiques et juridiques, qui, vous devez bien le savoir, constituent la base même de notre existence, de notre prospérité et de notre pouvoir. Faites que