Page:Bakounine - Œuvres t4.djvu/233

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départements des commissaires extraordinaires, investis de pleins pouvoirs militaires et civils, c’est-à-dire de créer autant de dictateurs ou de proconsuls nouveaux qu’il reste de départements libres de l’occupation prussienne. Tel fut le grand moyen de la Convention nationale. Oui, mais c’est que la Convention nationale était un corps animé d’un esprit réellement révolutionnaire, et qu’elle a trouvé sous sa main une foule d’agents révolutionnaires. Mais le gouvernement actuel, qui n’est pas révolutionnaire lui-même, où prendra-t-il ces agents ? Qu’on me permette de répéter ici ce que j’ai dit dans une autre brochure[1] :

« Pour obvier à ce mal (l’absence de toute organisation), le gouvernement de la Défense nationale enverra sans doute dans les départements des proconsuls, des commissaires extraordinaires. Ce sera le comble de la désorganisation.

« En effet, il ne suffit pas d’être muni de pouvoirs extraordinaires, pour prendre des mesures extraordinaires de salut public, pour avoir la puissance de créer des forces nouvelles, pour pouvoir provoquer dans une administration corrompue, et dans des populations |113 systématiquement déshabituées de toute initiative, un élan, une énergie, une activité salutaires. Pour cela, il faut avoir encore ce que la

  1. Lettres à un Français sur la crise actuelle. Septembre 1870. (Note de Bakounine.) — Voir tome II, p. 124. En transportant cette citation de la brochure dans ce manuscrit nouveau, Bakounine a fait quelques légers changements à son texte. — J. G.