Page:Bakounine - Œuvres t4.djvu/31

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protégeront puissamment l’intégrité de leur vice-royauté de Paris, comme l’empereur Napoléon III avait garanti et protégé l’intégrité de sa vice-royauté de Florence.

Telle sera certainement la position de la France lorsqu’elle aura accepté et signé les conditions de la Prusse. Voyons maintenant quelle sera la situation des ouvriers au milieu de cette France nouvelle ?

Sous le rapport économique, elle sera infiniment plus misérable. C’est si clair, qu’il n’est pas même |87 besoin de le démontrer. Sous le rapport politique, elle deviendra également beaucoup plus mauvaise. On peut être certain que, cette guerre une fois terminée, le premier, le principal soin de tous les gouvernements de l’Europe sera de sévir contre les associations ouvrières, de les corrompre, de les dissoudre, de les détruire de toutes les façons et par tous les moyens légaux et illégaux. Ce sera pour les gouvernements la plus grande affaire, une question de vie et de mort, car toutes les autres classes de la société ayant cessé d’être dangereuses et contraires à l’existence des États, il ne leur reste plus que le monde ouvrier à combattre.

Et, en effet, la classe nobiliaire, ayant perdu absolument toute indépendance de position, d’intérêt et d’esprit, s’est depuis longtemps inféodée à l’État, même en Angleterre. Le clergé et l’Église, malgré leurs rêves innocents de suprématie et de domination spirituelles et même temporelles, malgré l’infaillibilité du pape nouvellement proclamée, ne sont