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Page:Bakounine - Œuvres t4.djvu/332

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diaire. L’intermédiaire se trouva : ce fut le prêtre.

|32 La politique de la classe nouvelle issue de cette fusion ne pouvait plus être celle de la noblesse ancienne, ni même de la noblesse de la Restauration. Lentement préparée et toujours dirigée par les prêtres vers le même but, la domination de l’Église ultramontaine, ou, si l’on veut, internationale, établie sur les ruines de toutes les institutions nationales, cette politique a eu différentes phases de développement.

D’abord, immédiatement après la chute de la branche aînée des Bourbons, alors que les passions qui avaient si longtemps séparé les deux classes ne s’étaient point encore apaisées, que leur fusion semblait impossible, et que le trône de Louis-Philippe, violemment attaqué et miné par les insurrections et les conspirations du parti républicain, semblait encore vaciller, laissant une espérance de retour au roi légitime, le protecteur naturel de la noblesse et du clergé, cette politique fut exclusivement nobiliaire. Les légitimistes constituèrent alors en province, et surtout dans le Midi et dans une grande partie de l’Ouest de la France, un parti militant et sérieux.

Mais déjà en 1837, alors que Louis-Philippe se sentit assez consolidé sur le trône pour pouvoir amnistier sans danger les ministres de Charles X, et surtout depuis l’avènement du ministère du 29 octobre (Guizot, Soult, Duchâtel) en 1840, ministère appuyé par une |33 forte majorité de la Chambre et