Page:Bakounine - Œuvres t4.djvu/338

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et citadins de la France ; après les derniers massacres surtout, horribles, atroces et uniques dans l’histoire, lâchement exécutés à Paris et à Versailles par une soldatesque effrénée, et froidement commandés, au nom de la France, par l’Assemblée nationale et par le gouvernement républicain de Versailles ; après tant de crimes entassés, pendant plus de vingt ans, par les représentants de la vertu et de la piété officielles, de la légalité, de la liberté sage, du désintéressement officiel, et du droit des plus forts, en France, aussi bien que dans tous les autres pays de l’Europe ; qui pourra prononcer ces mots : Parti de l’ordre, qui résument désormais toutes les turpitudes dont des hommes corrompus par le privilège et animés par d’ignobles passions |38 sont capables, sans éprouver un frémissement d’horreur, de colère, de dégoût.

L’ordre ainsi entendu, c’est la bestialité menaçante, au besoin hypocrite, mais toujours implacable, c’est le mensonge éhonté, c’est l’infâme trahison, c’est la lâcheté, c’est la cruauté, c’est le crime cyniquement triomphant ; c’est la vertu, la loyauté et l’intelligence de ces excellents gentilshommes de campagne donnant la main à l’humanité du sabre et au désintéressement patriotique de la Bourse, et s’alliant, sous les auspices de la sainte Église, à la sincérité politique et religieuse des hommes d’État et des prêtres pour la plus grande gloire de Dieu, pour la plus grande puissance de l’État, pour la plus grande prospérité matérielle et temporelle des