Page:Bakounine - Œuvres t4.djvu/414

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et les seuls obligatoires pour tous les membres et sections et fédérations de l’Internationale, a réuni sous la bannière de cette Association, dans l’espace de huit ans à peine, bien plus d’un million d’adhérents, et en a fait une véritable puissance ; une puissance avec laquelle les plus puissants monarques de la terre se voient aujourd’hui forcés de compter.

Mais toute puissance allèche les ambitieux, et MM. Marx et compagnie, qui ne se sont jamais rendu compte, paraît-il, de la nature et des causes de cette puissance à la fois si jeune et si prodigieuse de l’Internationale, se sont imaginé qu’ils pourraient s’en faire un marchepied ou un instrument pour la réalisation de leurs prétentions politiques. M. Marx, qui a été l’un des initiateurs principaux de l’Internationale, — voilà un titre de gloire que personne ne lui contestera, — et qui, pendant huit ans de suite, a constitué presque à lui seul tout le Conseil général, aurait dû comprendre pourtant, mieux que personne, deux choses qui sautent aux yeux, et que l’aveuglement inhérent à l’ambition vaniteuse |4 a seul pu lui faire méconnaître :

1° Que l’Internationale n’a pu se développer et s’étendre d’une manière aussi merveilleuse que parce qu’elle a éliminé de son programme officiel et obligatoire toutes les questions politiques et philosophiques ; et 2° qu’elle n’a pu le faire que parce que, fondée principalement sur la liberté des sections et des fédérations, elle avait été privée de tous