Page:Bakounine - Œuvres t4.djvu/416

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déclarer que la conquête du pouvoir politique était le premier devoir des travailleurs ; il y a même fait percer son oreille pangermaniste, en ajoutant qu’actuellement |5 le but politique principal de l’Association internationale des travailleurs devait être de combattre l’Empire de toutes les Russies, but sans doute très légitime et très noble, — auquel comme ami du peuple russe je souscris de tout mon cœur, persuadé que je suis que ce peuple ne cessera d’être un misérable esclave tant que cet Empire existera, — mais qui d’abord ne saurait devenir, sans en dénaturer complètement le caractère et l’objet, celui de l’Association internationale des travailleurs ; et qui, en second lieu, pour être posé d’une manière vraiment juste, sérieuse et mile pour la cause des travailleurs, devrait être déterminé d’une autre manière. Si M. Marx avait déclaré la guerre à tous les États, ou au moins aux États monarchiques, despotiques, militaires comme la Prusse, comme l’Autriche, comme la France impériale ou même républicaine actuelle, et s’il avait dit qu’il fallait mettre au premier rang parmi eux l’État modèle, l’Empire de toutes les Russies, on n’aurait pas pu l’accuser de pangermanisme au moins. Mais en faisant abstraction du despotisme allemand, un despotisme très insolent, très brutal, très glouton, et excessivement menaçant pour la liberté des peuples voisins, comme tout le monde peut le voir aujourd’hui, et en s’efforçant de tourner l’indignation des travailleurs de tous les pays contre le despotisme