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Page:Bakounine - Œuvres t4.djvu/435

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Congrès marxien, qui, en démontrant d’une manière toute nouvelle combien il y a de vérité dans le système représentatif et dans le suffrage universel, au nom de la volonté libre de tous, décrétera l’esclavage de tous. Voilà ce qu’a fait en réalité le Congrès de la Haye.

Ce fut pour l’Internationale la bataille et la reddition de Sedan, l’invasion triomphante du pangermanisme non bismarckien, mais marxien, imposant le programme politique des communistes autoritaires ou démocrates socialistes de l’Allemagne et la dictature de leur chef au prolétariat de tous les autres pays de l’Amérique et de l’Europe. Pour mieux cacher son jeu et pour dorer un peu la pilule, ce mémorable Congrès a renvoyé en Amérique un simulacre de Conseil général, choisi et trié par M. Marx lui-même, et qui, obéissant toujours à sa direction occulte, assumera toutes les apparences, les ennuis et les responsabilités du pouvoir, en en laissant à M. Marx, protégé par son ombre, l’exercice réel.

|18 Eh bien, je déclare que quelque dégoûtant que puisse paraître ce jeu à des âmes délicates et timorées, il était absolument nécessaire du moment qu’on avait admis que la question politique devait être déterminée dans le programme de l’Internationale. Puisque l’unité de l’action politique est reconnue nécessaire, ne pouvant espérer de la voir sortir librement de l’entente spontanée des fédérations et sections des différents pays, il a fallu la leur impo-