toutes ces demandes ont un caractère exclusivement politique. Tous ces points recommandés comme les objets principaux de l’action pratique immédiate du parti ne constituent pas autre chose que le programme bien connu de la démocratie bourgeoise : suffrage universel, avec la législation directe par le peuple ; abolition de tous les privilèges politiques ; armement national ; séparation de l’Église et de l’État, de l’École et de l’Église ; instruction gratuite et obligatoire ; liberté de la presse, d’association, de réunion et de coalition ; transformation de tous les impôts indirects en un impôt direct, progressif et unique sur le revenu.
Voilà donc ce qui constitue le véritable objet, le but réel, présent, de ce parti : une réforme exclusivement politique de l’État, des institutions et des lois de l’État. N’ai-je pas eu raison de dire que ce programme n’était socialiste qu’en rêve, pour un avenir lointain, mais qu’en réalité c’était un programme purement politique et bourgeois ; tellement bourgeois qu’aucun de nos ci-devant collègues de la Ligue de la paix et de la liberté n’aurait hésité à le signer ? N’ai-je pas raison de dire encore que, si l’on jugeait le Parti de la démocratie socialiste des ouvriers allemands par son programme, — ce que je me garderai bien de faire, car je sais que les aspirations réelles de ces ouvriers vont infiniment au delà du programme, — on aurait le droit de penser que l’institution de ce parti n’a point eu d’autre but que de faire servir la masse ouvrière,