Page:Bakounine - Œuvres t4.djvu/77

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pour les associations de production, avec toutes les garanties de liberté désirables.

C’est un point qu’aucun démocrate bourgeois n’admettra de bon gré, parce qu’il est en contradiction absolue avec ce que la démocratie bourgeoise et le socialisme bourgeois appellent la liberté. En effet, la liberté de l’exploitation du travail du prolétariat, forcé de le vendre au capital au plus bas prix possible, forcé non par une loi politique ou civile quelconque, mais par la position économique dans laquelle il se trouve, par la terreur et l’appréhension de la faim ; cette liberté, dis-je, ne craint pas la concurrence des associations ouvrières, soit de consommation, soit de crédit mutuel, soit de production, par cette simple raison que les associations ouvrières, réduites à leurs propres moyens, ne seront jamais en état de former un capital capable de lutter contre le capital bourgeois. Mais lorsque les associations ouvrières seront appuyées par la puissance de l’État, seront soutenues par l’immense crédit de l’État, non seulement elles pourront lutter, mais elles finiront à la longue par vaincre les entreprises industrielles et commerciales bourgeoises, fondées uniquement sur le capital privé soit individuel, soit même collectif et représenté par des sociétés anonymes de capitalistes, l’État étant naturellement la plus puissante de toutes les sociétés anonymes.

Le travail commandité par l’État, tel est le principe fondamental du communisme autoritaire, du