Page:Bakounine - Œuvres t5.djvu/127

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

se faisant aucune illusion, ils comprennent qu’entre le système bourgeois qui s’en va et le socialisme qui doit prendre sa place, il n’y a point de transaction possible. Voilà pourquoi tous les esprits réellement pratiques et toutes les bourses bien remplies de la bourgeoisie se tournent du côté de la réaction, laissant à la Ligue de la paix et de la liberté les cerveaux moins puissants et les bourses vides, ensuite de quoi cette Ligue vertueuse, mais infortunée, fait aujourd’hui une double banqueroute.

Si quelque chose peut prouver la mort intellectuelle, morale et politique du radicalisme bourgeois, c’est son impuissance actuelle de créer la moindre des choses, impuissance déjà si bien constatée en France, en Allemagne, en Italie, et qui se manifeste avec plus d’éclat que jamais aujourd’hui en Espagne, Voyons, il y a neuf mois à peu près, la révolution avait éclaté et triomphé en Espagne. La bourgeoisie avait sinon la puissance, au moins tous les moyens pour se donner la puissance. Qu’a-t-elle fait ? La royauté et la régence de Serrano.

(Égalité du 3 juillet 1869.)


III

Quelque profonds que soient notre mépris pour la bourgeoisie moderne, l’antipathie et la défiance qu’elle nous inspire, il est toutefois deux catégories, dans cette classe, dont nous ne désespérons pas de voir tout au moins une partie se laisser convertir tôt