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Page:Bakounine - Œuvres t5.djvu/131

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naturelles embrassent avec une égale passion le parti de la révolution. Beaucoup d’entre eux sont de francs socialistes révolutionnaires comme nous-mêmes. Voilà les jeunes gens sur lesquels nous comptons.

Les manifestations du dernier Congrès de Liège[1] nous font espérer que bientôt nous verrons toute cette partie intelligente et généreuse de la jeunesse des universités former au sein même de l’Association internationale des travailleurs des sections nouvelles. Leur concours sera précieux, à condition seulement qu’ils comprennent que la mission de la science, aujourd’hui, n’est plus de dominer, mais de servir le travail, et qu’ils auront bien plus de choses à apprendre chez les travailleurs qu’à leur en enseigner. S’ils forment, eux, une partie de la jeunesse bourgeoise, les travailleurs sont la jeunesse actuelle de l’humanité : ils en portent tout l’avenir en eux-mêmes. Dans les événements qui se préparent, les travailleurs seront donc les aînés, les étudiants de bonne volonté les cadets.

Mais revenons à cette pauvre Ligue de la paix et de la liberté. Comment se fait-il que dans ses Congrès la jeunesse bourgeoise ne brille que par son absence ? Ah ! c’est parce que, pour les uns, pour les doctrinaires, elle est déjà trop avancée, et que pour la minorité socialiste elle l’est trop peu. Puis vient la grande masse des étudiants, le ventre, des jeunes

  1. Le célèbre Congrès des étudiants, à Liège, avait eu lieu en octobre 1865.