Page:Bakounine - Œuvres t5.djvu/223

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crédit mutuel ou de crédit au travail, et de production.

Dans l’application de tous ces systèmes, et même dans la théorie qu’ils prennent pour base, il y a deux courants contraires qu’il faut bien distinguer : le courant bourgeois et le courant purement socialiste.

Ainsi, dans les sociétés de consommation, de crédit et de production fondées ou recommandées par des socialistes bourgeois, on trouve tous les éléments de l’économie politique bourgeoise : l’intérêt du capital, les dividendes et les primes.

Lequel de ces deux système est le vrai, est le bon ?

Le premier, celui des socialistes bourgeois, est accepté le plus ordinairement de ceux qui, dans les sections de l’Internationale, aiment à s’appeler eux-mêmes des hommes pratiques. En effet ils sont en apparence — mais en apparence seulement — très pratiques, puisque toute leur pensée se réduit à continuer au sein du monde ouvrier la vieille pratique des bourgeois : l’exploitation du travail par le capital.

Lorsqu’une association, fondée sur des bases bourgeoises, est entreprise par quelques dizaines ou par quelques centaines d’ouvriers, quel peut en être le résultat ? Ou bien elle ne réussit pas, elle fait faillite, et alors elle plonge ces ouvriers dans une misère plus grande encore que celle dont ils avaient essayé de sortir en la fondant ; ou bien elle réussit, et alors, sans améliorer le sort général de la classe