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Dans de prochains articles, nous parlerons de la coopération selon les principes de l’Internationale, et nous publions déjà aujourd’hui un avant-projet qui nous paraît faire un pas assez important dans la réalisation de ces principes[1].

(Égalité du 4 septembre 1869.)
  1. Le projet en question, signé Un groupe d’internationaux, proposait la création à Genève d’une société coopérative de consommation appartenant à l’Internationale, et qui eût été rattachée à la caisse centrale de résistance que les sections de Genève se proposaient à ce moment de fonder. La caisse de résistance eût été alimentée par les cotisations de tous les membres des sections de Genève, à raison de 30 centimes par membre et par mois. Un tiers seulement du produit de ces cotisations eût été versé à la caisse de résistance ; les deux autres tiers eussent été mis à la disposition de la société de consommation. Cette société, sur un chiffre annuel d’affaires évalué, pour le début, à 650.000 francs environ, aurait fait un bénéfice net de 4 pour 100, soit 26.000 francs, dont la moitié eût appartenu à la caisse de résistance. L’avoir de la caisse de résistance serait composé : 1o du tiers des cotisations, existant en numéraire dans son coffre-fort ; 2o des deux autres tiers, inscrits à son crédit sur les livres de la société de consommation ; 3o de la moitié du bénéfice net annuel de la société de consommation, moitié dont elle serait également créditée. « En cas de grève, les secours seraient distribués partie en argent et partie en nature : en argent, au moyen des fonds que posséderait la caisse de résistance, puisqu’elle conserverait en caisse une partie des cotisations ; en nature, au moyen du compte que la caisse de résistance aurait à la société de consommation. On remarquera, en faveur de cette combinaison, combien les secours de grève partie en argent, partie en nature, sont préférables à des secours tout en argent : n’est-il pas juste de reconnaître, sans vouloir aucunement accuser personne, que bien souvent des secours de grève ont été dépensés autrement qu’à l’alimentation des ménages, et cela au grand déplaisir des ménagères ? et puis, par cette combinaison, l’union est indissolublement fondée entre la résistance et la consommation, et cela à l’immense avantage de l’une et de l’autre institution. »