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Page:Bakounine - Œuvres t5.djvu/260

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Frédéric II de Prusse et la pieuse Marie-Thérèse d’Autriche n’ont-ils pas partagé le gâteau avec notre grande dévergondée Catherine II, qui par sa naissance aussi bien que par toutes ses traditions politiques était une Allemande aussi ?

|6 Mais les Russes continuent d’ensanglanter et torturer la Pologne ? — Ah ! sans doute, d’horribles crimes s’y commettent par des mains russes, et allemandes aussi, servant les unes comme les autres le gouvernement des tsars. Et nul plus que nous ne maudit ces criminels et ces crimes ! Mais croyez-vous, Messieurs, que le gouvernement autrichien et ses agents militaires et civils n’auraient pas fait, dans les mêmes circonstances, absolument la même chose ? Rappelez-vous donc ce qu’ils ont fait en 1849 en Italie, en Hongrie.

Mais aujourd’hui, répond-on, ce gouvernement s’est transformé, réformé, humanisé, il est devenu libéral. C’est-à-dire qu’il est devenu relativement impuissant, et il faudrait être bien naïf vraiment pour s’imaginer que si des circonstances nouvelles lui rendaient son ancienne puissance, il ne reviendrait pas immédiatement à toutes ses habitudes traditionnelles. Et que pensez-vous du grand ministre prussien le comte de Bismarck, et de cette armée et de cette administration prussiennes, qui, après avoir inspiré la nouvelle politique du cabinet de Saint-Pétersbourg en Pologne, se sont faits gratuitement les pourvoyeurs de ses bourreaux, les Mouravief et autres, auxquels ils ont livré tant de victimes polo-