Page:Bakounine - Œuvres t5.djvu/368

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par l’Empire à l’exploitation bourgeoise. Dans tout le pays, il n’y eut que les généreux travailleurs des fabriques et des villes qui voulurent le soulèvement populaire pour le salut de la France. Les travailleurs des campagnes, les paysans, démoralisés, abêtis par l’éducation religieuse qu’on leur avait donnée à partir du premier Napoléon jusqu’à ce jour, ont pris le parti des Prussiens et de la réaction contre la France. On aurait pu les révolutionner. Dans une brochure que beaucoup d’entre vous ont lue, intitulée Lettres à un Français, j’ai exposé les moyens dont il fallait faire usage pour les entraîner dans la Révolution. Mais pour le faire, il fallait d’abord que les villes se soulèvent et s’organisent révolutionnairement. Les ouvriers l’ont voulu : ils le tentèrent même dans beaucoup de villes du midi de la France, à Lyon, à Marseille, à Montpellier, à Saint-Étienne, à Toulouse. Mais partout ils furent |25 comprimés et paralysés par les bourgeois radicaux au nom de la République. Oui, c’est au nom même de la République que les bourgeois, devenus républicains par crainte du peuple, c’est au nom de la République, que les Gambetta, ce vieux pécheur Jules Favre, Thiers, cet infâme renard, et tous ces Picard, Ferry, Jules Simon, Pelletan et tant d’autres, c’est au nom de la République qu’ils ont assassiné la République et la France.

La bourgeoisie est jugée. Elle qui est la classe la plus riche et la plus nombreuse de la France, — en exceptant la masse populaire, sans doute, — si elle