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Page:Bakounine - Œuvres t5.djvu/92

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La Montagne[1]


I


La Montagne est un journal paraissant à la Chaux-de-Fonds sous la direction de M. Jeanrenaud[2], connu de tous les ouvriers ayant travaillé dans cette localité, pour sa dévotion remarquable et pour sa propagande infatigable des idées religieuses de la secte des mômiers à laquelle il appartient.

Tous nos lecteurs connaissent le mouvement qui s’est accompli dans le canton de Neuchâtel ; chacun sait que les conservateurs de ce canton ont fait une alliance avec des socialistes qui n’en sont pas, et ont constitué un parti politique assez semblable à celui qui a fleuri à Genève il y a quelques années.

La Montagne est l’organe de ce parti, avec lequel le mouvement ouvrier n’a rien de commun, et, cependant, elle ose s’intituler organe de la démocratie sociale.

Dans le meeting tenu au Crêt-du-Locle le 30 mai, cet organe a été unanimement désavoué avec beau- coup de raison, car en fait de questions sociales il s’occupe de misérables questions de politique locale et de propagande mômière ; il professe un socia-

  1. Ce premier article est peut-être encore de Perron, avec des retouches de Bakounine.
  2. Louis Jeanrenaud était un ex-ouvrier graveur, un peu poète, devenu journaliste, à qui Coullery avait confié la rédaction de la Montagne.