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Page:Bakounine - Œuvres t5.djvu/95

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Chaux-de-Fonds, et reproduit par lui-même dans le numéro 18 (2e année) de la Montagne.

Mais pour expliquer ce discours il nous faut remonter à quelques faits antérieurs, notamment à l’accusation qui a été portée, non contre la personne de M. Coullery, mais contre ses tendances évidemment réactionnaires et bourgeoises, au meeting du Crêt-du-Locle, le 30 mai 1869, et à la condamnation qui a été prononcée, à l’unanimité moins trois voix, contre elles par une assemblée qui avait réuni en son sein plus de cent cinquante délégués des Sections des Montagnes, parmi lesquels une centaine à peu près de délégués de la Chaux-de-Fonds ; nous devons enfin dire les faits sur lesquels était basée cette accusation aussi bien que cette condamnation.

Quiconque a suivi le développement des idées socialistes dans l’Internationale de la Suisse romande sait fort bien que dès le principe toute la propagande de M. Goullery a été frappée au coin du socialisme bourgeois le plus pur. Comme rédacteur de la Voix de l’Avenir, il s’est fait toujours le champion des principes sur lesquels est fondée principalement la toute-puissance du monde bourgeois et d’où découle nécessairement, comme une conséquence naturelle, l’esclavage du prolétariat ; le principe de la propriété individuelle, le droit d’héritage, la concurrence sans frein dans l’industrie et dans le commerce, et avant tout, et au-dessus de tout : la liberté !