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Page:Bakounine - Œuvres t6.djvu/139

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presseurs et exploiteurs privilégiés de l’humanité.

Les exploiteurs des croyances idéales se sentent menacés dans leurs intérêts les plus chers, et les partisans désintéressés, fanatiques et sincères de l’idéalisme mourant, comme Mazzini, voient détruire d’un seul coup toute la religion, toute l’illusion de leur vie.

Depuis qu’il a commencé à agir, Mazzini n’a cessé de répéter au prolétariat de l’Italie et de l’Europe ces paroles qui résument son catéchisme religieux et politique : « Moralisez-vous, adorez Dieu, acceptez la loi morale que je vous apporte en son nom, aidez-moi à établir une république fondée sur le mariage (impossible) de la raison et de la foi, de l’autorité divine et de la liberté humaine, et vous aurez la gloire, la puissance, et, de plus, vous aurez la prospérité, la liberté et l’égalité ».

Le socialisme leur dit, au contraire, par la bouche de l’Internationale :

« Que l’assujettissement économique du travailleur à l’accapareur des matières premières et des instruments de travail est la source de la servitude dans toutes ses formes : misère sociale, dégradation mentale, soumission politique ; — et

« Que, pour cette raison, l’émancipation économique des classes ouvrières est le grand but auquel tout mouvement politique doit être subordonné comme un simple moyen. »

Telle est dans sa simplicité la pensée fondamentale de l’Association Internationale des Travailleurs.