Page:Bakounine - Œuvres t6.djvu/190

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groupe de l’Alliance n’eut jamais recours à l’intrigue, comme les intrigants genevois ont osé l’en accuser depuis. Toute son intrigue a consisté dans la plus grande publicité et dans la discussion publique des principes de l’Internationale. Se réunissant une fois par semaine, le groupe appelait tout le monde à ces discussions, s’efforçant de faire parler précisément ceux qui dans les assemblées générales et dans les séances de la Section centrale se taisaient toujours. Il fut posé comme loi qu’on ne prononcerait pas de discours à ces séances, mais qu’on y causerait. Tous, membres ou non du groupe, pouvaient y prendre la parole. Ces habitudes égalitaires déplurent à la majorité des ouvriers de la Fabrique, de sorte qu’après y être accourus en grand nombre d’abord, ils s’en éloignèrent peu à peu ; si bien que, de fait, la Section de l’Alliance devint celle des ouvriers en bâtiment de tous les métiers. Elle leur donna le moyen, au grand déplaisir de la Fabrique sans doute, de formuler leur pensée et de dire leur mot. Elle fit plus, elle leur donna le moyen de se connaître, de sorte qu’en peu de temps la Section de l’Alliance présenta |36 un petit groupe d’ouvriers convaincus et réellement unis entre eux.

La seconde raison de la rancune d’abord, et plus tard de l’antipathie prononcée, des meneurs de la Fabrique contre la Section de l’Alliance fut celle-ci. L’Alliance, par son programme aussi bien que par tous les développements donnés plus tard à ce programme, s’était résolument prononcée contre tout