Page:Bakounine - Œuvres t6.djvu/207

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avec tant d’acharnement aujourd’hui : Becker, Guétat, Duval, H. Perret et bien d’autres encore, dont je me rappelle bien les figures, pas les noms, Becker fat le plus grand récalcitrant. Il déclara à maintes reprises différentes que seul le groupe de l’Alliance représentait la véritable Internationale à Genève, et que le Conseil général, en nous refusant, manquait à tous ses devoirs, transgressait ses droits et ne prouvait qu’une chose, son incurable stupidité. Après Becker, Guétat et Duval, qui ont toujours leur petit discours stéréotypé sur la révolution dans leur poche, furent les plus violents. M. H. Perret se montra plus prudent, — mais il partagea leur avis. Enfin, il fut décidé aussi par le groupe de Genève qu’on attendrait la réponse définitive du Conseil général.

Je ne puis pas dire au juste combien de temps se passa entre la lettre de Perron et la réponse de Londres. Un mois à peu près. Pendant ce temps, le Bureau central, continuant provisoirement son rôle de représentant de l’internationalité de l’Alliance, se réunit |44 régulièrement, une fois par semaine, chez Bakounine. Comme il avait été élu provisoirement, pour un an, par les membres fondateurs de l’Alliance internationale, non par le groupe genevois, il n’avait aucun compte à rendre à ce dernier, et il ne lui communiquait, de sa correspondance avec les groupes de l’Alliance des autres pays, que ce qui pouvait être livré au public sans compromettre personne. Cette prudence était nécessaire