Page:Bakounine - Œuvres t6.djvu/227

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Cette fois le Comité cantonal, déjà complètement subjugué et dominé par les meneurs de la Fabrique, répondit par un refus net, dans une séance[1] à laquelle, comme de coutume, n’avaient assisté à peine qu’une douzaine de membres, tandis que ce comité était composé, déjà alors, de plus de soixante membres[2].

Nous nous étions attendus à ce refus, et nous n’avions fait cette demande que pour la forme, afin qu’il ne fût point dit que nous nous refusions à la solidarité des sections genevoises ; nous nous y étions attendus, parce que nous n’ignorions pas les intrigues et les calomnies misérables que soulevèrent déjà alors contre nous certaines gens qui depuis jetèrent complètement le masque[3].

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. . . . . . . . . |57[4] en bâtiment, ce qui lui attira néces-

  1. Le 16 août 1869.
  2. Ce chiffre de soixante membres, qui correspondrait à l’existence de trente sections, est exagéré. Au moment du Congrès général de Bruxelles, en septembre 1868, il y avait dans le canton de Genève vingt-quatre sections (rapport du délégué Graglia) ; au moment de la fondation de la Fédération romande, en janvier 1869, le nombre des sections genevoises était de vingt-trois (rapport du Comité fédéral romand au Congrès de la Chaux-de-Fonds, avril 1870, dans l’Égalité du 30 avril 1870) ; il était de vingt-six en octobre 1869 (L’Internationale, Documents et Souvenirs, t. Ier, p. 230). Enfin, d’après un passage de l’Égalité du 28 avril 1870, les sections de Genève, à l’époque du Congrès de la Chaux-de-Fonds, auraient été au nombre de vingt-huit.
  3. Ici s’arrêtent les extraits, formant le n° VIII des Pièces justificatives du Mémoire de la Fédération jurassienne, empruntés aux feuillets 53-56 du manuscrit de Bakounine.
  4. Il y a une lacune entre la fin du n° VIII des Pièces justificatives du Mémoire et la première ligne du feuillet 57 du manuscrit. Bakounine, ayant achevé ce qu’il avait à dire sur l’admission de la Section de l’Alliance par le Conseil général, a fait un retour en arrière, et il revient maintenant au conflit de tendances et de principes qui s’était produit, dès 1868, entre les ouvriers du bâtiment et les meneurs des sections de la Fabrique. C’est de ce conflit qu’il est question dans le présent alinéa, dont le commencement se trouvait sur le feuillet 56. Le personnage dont parle la phrase tronquée qui s’achève aux quatre premières lignes du feuillet 57 est Brosset.