Page:Bakounine - Œuvres t6.djvu/239

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cérémonie ne pouvaient point les servir, étaient diamétralement opposés à leur but ; l’abolition des États, des frontières patriotiques et politiques, l’abolition du droit d’héritage, l’organisation de la propriété et du travail collectifs de bas en haut, par la liberté, — tout cela ne pouvait servir de pont pour unir en un seul parti les bourgeois radicaux avec les internationaux bourgeois de Genève. Tout le parti radical de cette ville, les Fazy, les Vautier, les Garleret, les Cambessédès étaient donc acharnés contre nous, et, comme ils exerçaient dès lors une influence directe sur les meneurs de la Fabrique dans l’Internationale, sur les Grosselin, les Weyermann, les Perret, et tant d’autres, ils contribuèrent beaucoup à fomenter, à grossir et à organiser leur haine et leurs persécutions contre nous.

Les comités des sections de la Fabrique vinrent protester, au nom de leurs sections, devant le Comité fédéral, contre la rédaction de l’Égalité, le plus souvent sans que leurs sections en sussent rien. Tant que Brosset resta président du Comité fédéral, ces intrigues n’aboutirent pas. Mais, par un système de taquineries combinées, auxquelles, toujours |68 par trop susceptible, il eut le tort de ne point répondre par le mépris, on le força à abandonner la place[1]. Guétat devint président à sa place, et alors le Comité fédéral se rangea définitivement du côté de la réaction. Heureusement, le Comité de

  1. Ce fut en août 1869 que Brosset, écœuré, donna sa démission de président du Comité fédéral romand.