Page:Bakounine - Œuvres t6.djvu/255

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fidèle à l’Alliance, appuya la proposition. Le Comité fédéral ne nous refusa pas positivement, |80 mais il suspendit sa décision jusqu’à des jours plus favorables, c’est-à-dire il la renvoya aux calendes grecques.

Cette décision fut immédiatement rapportée en pleine assemblée de la Section de l’Alliance[1], par Duval et par Heng, qui nous donnèrent des détails assez intéressants sur la manière dont elle fut prise. Le Comité fédéral était composé de sept membres, qui étaient alors : Guétat, président ; Henri Perret, secrétaire correspondant ; son frère Napoléon Perret, secrétaire pour l’intérieur ; Martin, Chénaz, Duval et Heng. Lorsque la demande fut présentée par ce dernier, il y eut sur tous les visages l’expression d’une grande incertitude, pour ne point dire confusion. Tous commencèrent par dire qu’ils étaient eux-mêmes des membres de l’Alliance, excepté Martin. Personne ne mit en doute la régularité de l’Alliance comme section de l’Internationale, ce qui d’ailleurs eût été impossible en présence des deux lettres originales d’Eccarius et de Jung, écrites au

  1. Le mot « immédiatement » est de trop. La première assemblée de la Section de l’Alliance qui suivit la réunion du Comité fédéral eut lieu le lundi 27 septembre ; Bakounine présidait ; il fut rendu compte de l’ajournement prononcé par le Comité fédéral ; la Section de l’Alliance, dont le Comité avait, le 17 septembre, décidé qu’en cas de refus du Comité fédéral on en appellerait à toutes les Sections romandes par une circulaire, prit la résolution de ne rien faire pour le moment, et d’attendre jusqu’à la réunion du Congrès romand, qui devait avoir lieu en avril 1870.