de Saint-Pétersbourg. C’était l’époque des grandes agitations politiques et socialistes en Russie. Les étudiants des universités de Saint-Pétersbourg, de Moscou, de Kazan s’agitaient beaucoup. Il y avait dans ces agitations juvéniles un fond sérieux, mais aussi beaucoup de vanité bruyante. C’était sérieux en tant que cela donnait la main au mouvement populaire, à celui des paysans surtout, qui se trouvaient dans une telle effervescence sur toute l’étendue de l’empire que tout le monde, en Russie, même le monde officiel, croyait à une révolution prochaine.
Le mouvement de la jeunesse de l’université de Kazan se trouvait en rapport positif avec le mouvement des paysans. Quant aux étudiants de l’université de Moscou, et de celle de Saint-Pétersbourg surtout, ils firent de l’agitation et du bruit en artistes, pour s’amuser et pour satisfaire leur vanité à bon marché. C’était la mode des conspirations, et on conspirait alors sans danger. Le gouvernement, frappé de stupeur, laissait faire ; et les jeunes gens conspiraient en pleine rue, criant tout haut leurs plans révolutionnaires.
On peut s’imaginer si M. Outine a dû s’en donner. C’était son règne, le règne de la phrase et de l’héroïsme à bon marché. Il se dit le disciple, l’ami de Tchernychevsky. |102 Sous ce rapport je ne puis rien dire de positif, car, excepté Outine lui-même, personne ne m’a jamais rien pu dire sur la nature des rapports qui avaient pu exister entre Tcherny-