Page:Bakounine - Œuvres t6.djvu/304

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rel, et le naturel absurde. Son mal est presque incurable.

Si donc je tiens ma parole, en démontrant du mieux que je pourrai que l’existence d’un Dieu est incompatible avec l’existence de la vraie morale et de la liberté (ce que j’essaierai de faire dans la suite de ces articles), ce ne sera pas dans l’espoir de guérir l’Unità Italiana. Mes articles ne seront de quelque utilité qu’à ceux dont l’épiderme seul est attaqué de cette horrible maladie théologique, malédiction traditionnelle historique des hommes, et qui sont beaucoup moins religieux qu’ils ne le pensent eux-mêmes. Ceux-là, loin d’aimer les hommes pour l’amour de Dieu, ne s’accrochent à l’auteur divin que pour cette seule raison, qu’ils regardent son existence comme nécessaire au salut des hommes. En résumé, mes articles ne seront utiles qu’à ceux pour qui la religion n’est pas une doctrine dominante, une dépravation systématique de l’esprit, mais seulement l’aberration d’un cœur aimant, qui cherche et veut le triomphe de la justice, de la liberté et de l’humanité.