Page:Bakounine - Œuvres t6.djvu/332

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ses amis. Un parti n’est digne de vivre, n’est capable de vaincre qu’à cette condition. Enfin, il y a une autre considération bien plus importante, et qui doit engager tous nos amis les plus ardents et les plus sincères à aller à Rome pour combattre Mazzini, ses calomnies et ses pernicieuses doctrines : c’est l’effet déplorable, funeste, que l’attitude de ce Congrès du prolétariat italien, si elle devait être conforme aux désirs de Mazzini, ne manquerait pas de produire en dehors de l’Italie, sur le prolétariat révolutionnaire du monde entier.

L’Italie, représentée cette fois non par son gouvernement ni par ses classes officielles et privilégiées, mais par des ouvriers délégués du peuple, se déshonorerait en prenant publiquement parti pour la réaction contre la révolution.

Imaginez quelles impressions devront éprouver les révolutionnaires socialistes de tous les pays, quand ils apprendront que ce Congrès populaire a injurié et maudit la Commune et l’Internationale, et que, en condamnant l’Italie à réaliser les idées de Mazzini, il a décidé de faire d’elle une nouvelle Chine théologique en Europe !

Voilà ce qu’il faut empêcher, ce que vous devez empêcher. Je vous dirai plus tard comment vous pourrez et devrez le faire ; pour le moment j’analyserai la circulaire de Mazzini.

Je n’ai jamais lu un écrit plus insinuant et plus perfidement jésuitique que celui-là. Il commence par faire des protestations de respect envers