Page:Bakounine - Œuvres t6.djvu/416

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c’est-à-dire de tous les privilèges économiques, et les États ne sont que l’organisation et la garantie des privilèges économiques et de la domination politique des classes. Faisant la guerre aux classes, elle doit la faire aux États. Mazzini veut non seulement la conservation, mais encore l’agrandissement de l’État italien : donc il doit vouloir et il veut la conservation de la classe bourgeoise ; donc il doit craindre et détester l’Internationale, et il la craint et la déteste. Il la calomnie et cherche à la perdre ; il voudrait la tuer dans l’opinion du prolétariat italien. Ses malédictions, ses lamentations de Jérémie épouvanté et indigné le prouvent suffisamment. En fin de compte il se montre ce qu’il est, un républicain bourgeois, fanatiquement politique et religieusement exalté. Voici comment il termine son appel aux ouvriers contre l’Internationale :

Éduquez-vous, instruisez-vous du mieux que vous pourrez (mais spécialement aux bonnes sources, et gardez-vous de prêter l’oreille aux sirènes étrangères) ; ne séparez jamais vos destinées de celles de la patrie (à cela les ouvriers devraient répondre : « Nous ne pouvons pas nous séparer de notre patrie, parce que désormais la patrie c’est nous, la collectivité des travailleurs italiens, en dehors desquels, dans notre pays, nous ne reconnaissons que des ennemis de la patrie. Nous sommes Italiens, c’est là un fait ; mais ce fait ne nous sépare nullement des travailleurs des pays étrangers : ils sont nos frères, tandis que les bourgeois de notre pays sont nos