Page:Bakounine - Œuvres t6.djvu/438

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à Genève : mais les papiers restèrent entre les mains d’Andrié. Je n’en avais plus entendu parler depuis. Je demandai au fils d’Andrié s’il savait ce qu’ils étaient devenus. Il me répondit que sa mère s’était servi, pendant plusieurs années, pour allumer le feu, de papiers empilés dans un galetas, et qu’il croyait qu’il n’en restait plus. Sur mes instances, il me promit de faire une recherche pour s’assurer si réellement tout avait été détruit, et, au cas où il resterait quelque chose, de me l’envoyer. Quelques jours après, je reçus un mince paquet, contenant quelques feuillets ayant appartenu à divers manuscrits, mais dont aucun ne formait un tout. Je plaçai ces feuillets dans un carton, et n’y pensai plus.

Mais au cours de l’impression de ce tome VI, comme je feuilletais un jour ce petit dossier, je fus frappé par quelques phrases lues sur un feuillet isolé, phrases que je reconnus immédiatement pour appartenir à cette Lettre adressée aux citoyens rédacteurs du RÉVEIL, à Paris, dont j’avais corrigé les épreuves l’année précédente. Ce feuillet, écrit des deux côtés, et portant, comme pagination, les chiffres 27 au recto et 28 au verso, est de l’écriture d’un copiste qui paraît avoir été peu familier avec la langue française, — peut-être une dame russe, — et il porte en trois endroits des corrections de la main de Bakounine. Un examen plus attentif me permit de constater que le contenu de ce feuillet est la reproduction littérale — sauf d’insignifiantes erreurs du copiste — d’un texte qui se retrouve aux pages 278-281 du tome V des Œuvres : ce contenu commence par les mots : « la Démocratie socialiste à Genève », de la ligne 19 de la page 278, et se termine par les mots « sous les titres suivants », de la ligne 21 de la page 281.