Page:Bakounine - Œuvres t6.djvu/443

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de salut, leur véritable patrie, devait |28 survivre à tous les États politiques actuellement existants et fonder sur leurs ruines le monde du travail et de l’humanité.

M. Maurice Hess a entendu tout cela, donc il ment sciemment, méchamment, en m’accusant du contraire ; et il y ajoute un autre mensonge ridicule au sujet des tentatives que, selon lui, j’aurais faites pour transférer le Conseil général de Londres à Genève. Personne ne le lui a dit, personne n’a pu le lui dire, parce que j’aurais été le premier à combattre avec toute l’énergie possible une telle mesure si on l’avait proposée, tant elle me paraîtrait fatale pour l’avenir de l’Internationale.

Les sections genevoises ont fait, il est vrai, en très peu de temps, d’immenses progrès. Mais il reste encore à Genève un esprit trop étroit, trop spécialement genevois, pour que le Conseil général de l’Association Internationale des Travailleurs puisse y être placé. D’ailleurs il est évident que tant que durera l’organisation politique actuelle de l’Europe, Londres restera la seule résidence convenable pour lui, et il faudrait être fou ou ennemi de l’Internationale vraiment, pour tenter de le transférer autre part.

Passons maintenant à la question des principes. M. Maurice Hess m’accuse d’avoir voulu changer les principes de l’Internationale. Mais comment et en quoi ? Il se garde bien de le dire, parce qu’il serait fort embarrassé de le faire.