Page:Bakounine - Œuvres t6.djvu/61

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le Congrès de Bâle, fut de nouveau remise à l’étude, il se trouva qu’au contraire c’étaient les représentants sérieux de la cause internationale qui étaient devenus les partisans d’une fédération libre des caisses séparées de toutes les sections, tandis que les principaux meneurs des ouvriers de la Fabrique soutenaient contre eux l’organisation d’une caisse unique. Que s’était-il donc passé pour amener un si complet changement d’opinion dans chacun des deux partis ? Il s’était passé ceci, que les partisans de l’autonomie et de l’égalité réelle de toutes les sections de l’Internationale, voyant que la coterie genevoise, malgré leurs efforts, était parvenue à s’emparer de tout le gouvernement de l’Association, avaient fini par comprendre que si on allait créer une caisse centralisée et unique, la direction suprême de cette caisse, le maniement exclusif de cet unique instrument de guerre dont les ouvriers associés peuvent se servir pour combattre leurs patrons, et par conséquent toute la puissance de l’Internationale, tomberait nécessairement entre les mains de cette coterie, de cette oligarchie gouvernementale déjà par trop triomphante. Cette même raison faisait naturellement désirer aux chefs des sections proprement genevoises la création d’une caisse unique.

Nous nous empressons d’ajouter qu’il n’entrait dans ce désir aucune arrière-pensée cupide. Au contraire, nous constatons avec |96 bonheur que les ouvriers de la Fabrique ne se sont jamais montrés