vent, dans leur réalité quotidienne, et cette réalité c’est le travail quotidien, spécialisé et divisé en corps de métiers. Ils devaient donc s’adresser aux différents corps de métier, déjà organisés plus ou moins par les nécessités du travail collectif dans chaque industrie particulière, pour les faire adhérer au but économique, à l’action commune de la grande Association des travailleurs de tous les pays, pour les affilier, en un mot, à [l’organisation générale de[1]] l’Internationale, tout en leur laissant leur autonomie et leur organisation particulières. Ce qui revient à dire que la première chose qu’ils devaient faire et qu’ils firent en effet, ce fut d’organiser, autour de chaque section centrale, autant de sections de métier qu’il y avait d’industries différentes.
Ce fut ainsi que les sections centrales, qui, dans chaque pays, représentent l’âme ou l’esprit de l’Internationale, se donnèrent un corps, devinrent des organisations réelles et puissantes. Beaucoup sont d’avis qu’une fois cette mission remplie, les sections centrales devaient se dissoudre, ne laissant plus exister que les sections de métiers. Selon nous, c’est une grande erreur. Car si les sections centrales seules, non entourées de |123…[2].
- ↑ Les quatre mots « l’organisation générale de » ont été ajoutés par Bakounine après coup, en surcharge : il résulte de cette addition que l’expression en un mot, exacte quand la phrase se lisait : « pour les affilier, en un mot, à l’Internationale », a perdu son exactitude.
- ↑ Le feuillet 123 du manuscrit n’existe plus. Il a été perdu à l’imprimerie vers la fin de 1871, après que le contenu des feuillets 123-139 eut été composé pour être inséré dans l’Almanach du Peuple pour 1872 sous le titre de : Organisation de l’Internationale. Mais la presque totalité du texte de ce feuillet nous a été néanmoins conservée : en effet, les vingt-cinq premières lignes de l’article Organisation de l’Internationale, lignes commençant par ces mots : « La tâche immense que s’est imposée l’Association Internationale des Travailleurs… », se trouvaient sur le feuillet en question ; nous les reproduisons d’après l’Almanach. Il ne manque donc que trois ou quatre lignes, celles qui formaient la fin de la phrase dont le commencement se trouve au bas du feuillet 122.