Page:Bakounine - Lettres à Herzen et Ogarev, trad. Stromberg, Perrin, 1896.djvu/134

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ver un paquebot américain, à destination de San-Francisco. J’écris cette lettre à bord de l’« Orizaba » qui, pour le moment, se trouve à 400 milles de distance de l’isthme de Panama. Je compte être à New-York le 14 de ce mois, si a Privateer with a letter of mark, ne nous surprend pas toutefois en route.

Je débarquerai à New-York, pour y attendre de vos nouvelles et de l’argent, vu que mes ressources sont pour l’instant entièrement épuisées. Probablement, la somme que mes frères devaient vous expédier pour moi vous est déjà parvenue ; sinon, envoyez-moi, à titre de prêt, 500 dollars, sans lesquels il me serait impossible de continuer mon voyage. Expédiez-les-moi par l’intermédiaire de la maison de banque Ballin et Sanders de New-York, pour Michel Bakounine. Dans le cas où vous m’auriez déjà envoyé vos lettres et la somme nécessaire pour mon voyage, à San-Francisco, je vous prie de m’écrire néanmoins à New-York, à l’adresse de Ballin et Sanders.

Mes amis, il me reste à vous demander si vous avez quelques nouvelles ou des lettres de ma femme et de ma famille ; ne tardez pas alors à me les adresser à New-York ; en même temps, par vos correspondants en Russie, faites immédiatement savoir à mes frères (Priamoukhino, district de Torjok, gouvernement de Tver), que j’espère arriver à Londres vers le milieu du mois de décembre.

Adieu, je vous embrasse de tout cœur et à bientôt.


M. Bakounine.