Page:Bakounine - Lettres à Herzen et Ogarev, trad. Stromberg, Perrin, 1896.djvu/186

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où Straube me le demanderait. Et, sans perdre un seul instant, envoyez-lui les derniers numéros de la Cloche qu’il n’a pas encore reçus ; faites aussi un choix de livres qui, à votre avis, sont les plus intéressants pour la Russie. Dans le cas où vous accepteriez sa proposition, il partirait d’ici vers le 10 septembre. Mais si vous ne voyez pas moyen de vous entendre avec lui, refusez carrément, en motivant ou non votre refus, mais, dans tous les cas, le plus vite possible, pour ne pas l’entraîner à faire d’inutiles préparatifs pour son voyage.

4) Ma rupture avec Quanten, dont Alex. Alex, a été l’unique cause, et le refroidissement avec les Finlandais résidant à Stockholm, qui s’en est suivi, ne me permirent pas, comme je l’avais espéré d’abord, de profiter de la présence de plusieurs Finlandais influents, arrivant de leur pays. Pourtant, grâce à mes amis suédois je réussis à m’introduire chez un finnomane des plus estimés et des plus populaires de son parti. Je vous envoie, sur un feuillet à part, quelques passages empruntés à ses lettres, et qui déjà, à eux seuls, suffiront à vous démontrer l’importance de cette alliance et toute l’utilité que nous pourrions en tirer. Je ne vous donne pas les noms  ne vous envoie pas les adresses, car, après l’amère leçon que m’a donnée votre jeune et ambitieux secrétaire, je ne suis pas sûr qu’il ne redirait pas tout cela à son ami Quanten, actuellement, mon ennemi, et que, cette fois encore, il n’abuserait pas de ma confiance, en en faisant une arme contre moi, afin de consolider sa puissance juvénile. Je croyais de mon devoir de prévenir mes amis finnois contre Quanten et j’ai appris avec bonheur que le parti actif des finnomanes, qui, vous le voyez, s’est organisé