Page:Bakounine - Lettres à Herzen et Ogarev, trad. Stromberg, Perrin, 1896.djvu/260

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bien. J’espère qu’on ne me refusera pas. Si je parviens à réunir quelque petite somme, j’irai, absolument, passer un mois auprès de vous. En attendant, ma principale résidence sera à Naples. On y vit paisiblement, librement et à bon marché. Quant à la nature, vous savez par vous-même combien elle y est belle !

Herzen et Ogareff. Remettez à Mroczkovski mes papiers, que V. vous a transmis — « l’Organisation de la société » et le manuscrit dont vous fûtes si scandalisés.


Nota. — La lettre de Herzen ci-dessus insérée, et la lettre supplémentaire de Bakounine, dont il fait mention dans cette dernière lettre, se rapportent à une épisode sur laquelle on trouve des documents dans les numéros 239-241 de la Cloche (15 avr. — 15 mai 1867). Cet épisode fut provoquée par un article du journal de Pétersbourg, Golos, numéro 46 de l’année 1867, dans lequel l’auteur, se basant sur le rapport du général-préfet de police en Pologne, affirmait qu’il était indéniable que Herzen et Bakounine faisaient partie de la société d’incendiaires, organisée à l’étranger. Herzen protesta contre cette calomnie, en envoyant sa réplique dans le journal d’Aksakoff, Moscou. Aksakoff publia la protestation de Herzen, en faisant observer en même temps que sa justification n’était basée sur aucun fait ; tout en admettant que Herzen n’appartenait pas à la susdite société d’incendiaires, il porta d’autres accusations contre lui, telles que l’établissement d’une agence à Poulichine (celle de Kelsieff), s’appelant du nom de Herzen ; la souscription au bénéfice du « Gouvernement National polonais », ouverte dans la Cloche, l’organisation, de concert avec Bakounine, d’une expédition dans le but de venir en aide aux Polonais, enfin, il résumait ainsi son réquisitoire contre Herzen : « Est-ce par le glaive seul ou par le glaive et le feu que Herzen a nui à la Russie ? »

En concluant, Aksakoff faisait appel à Herzen, en l’invitant de faire pénitence de tous ses péchés contre la Russie.

Dans le numéro 240 de la Cloche, (1er mai 1867), est insérée la réponse de Herzen à I. S. Aksakoff — une longue let-