Page:Bakounine - Lettres à Herzen et Ogarev, trad. Stromberg, Perrin, 1896.djvu/279

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constances. S’il me le donne, j’en demanderai également un à Gualterio. Attendons, et nous allons voir ; tout ce qu’il y a de certain, c’est qu’ils me payeront cher cette affaire. Peut-être, serai-je aussi obligé de quitter l’Italie. Cela dépendra non de Gualterio, mais essentiellement du fait, si Napoléon réussit à duper notre Sachenka II[1] et à exercer une action intéressée sur notre Schouvaloff. À propos, le nom de Pierre IV que tu donnes à ce dernier est très heureusement trouvé. L’empereur pourrait en être indigné et cela amènerait une querelle entre eux. Et si Alexandre Nicolaevitch ne se donne pas la peine de lire la Cloche, il se trouvera bien à sa cour de bons amis de Schouvaloff qui le lui rediront ou lui montreront ton article.

Eh bien ! est-elle faite, l’alliance franco-russe ? Je n’y crois pas beaucoup, car cette alliance provoquerait une querelle avec la Prusse. Mais si elle existe, elle devra entraîner aussi l’alliance russo-italienne, et alors, dans très peu de temps, je me verrai obligé de quitter l’Italie, car, dans ce pays, sous prétexte de liberté constitutionnelle, l’arbitraire policier s’établit de plus en plus.

Je ne t’ai pas envoyé mon article, parce que tu m’avais déclaré que vous alliez suspendre pour six mois la publication de la Cloche et c’est avec une véritable joie que j’ai vu que vous annonciez votre prochain numéro pour le 1er juillet. Vous avez donc pris la résolution d’en continuer la publication ? Si oui, écrivez-moi ; immédiatement je vous enverrai mon article et je vous en promets une longue série. Dans ta « Mazourka » il y a beaucoup de vrai

  1. Sachenka, diminutif d’Alexandre (Trad.).