Page:Bakounine - Lettres à Herzen et Ogarev, trad. Stromberg, Perrin, 1896.djvu/65

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sur le complot des « Pietrachevtzis », qui était mené avec « un esprit du diable. Il ne s’agissait de rien moins que d’assassiner un beau jour les magistrats, les gouverneurs et les policiers et d’organiser la Russie en République fédérale. »

Le prince G. ajoutait qu’il était bien certain que Bakounine, qui trois ans auparavant avait été emprisonné en Saxe, entretenait des relations étroites avec un certain Speechneff (que le prince considérait comme le chef du complot).

— « À présent, Bakounine se trouve ici, continua-t-il, car le gouvernement autrichien l’a extradé ; je l’ai moi-même interrogé. C’est regrettable pour cet homme ! Car on trouverait difficilement dans l’armée russe un officier d’artillerie qui fût aussi capable que lui. »

D’après le récit du baron Bernhard Uexküll de Fickel, Tourguéneff, bien que mal vu par Nicolas, eut le courage de solliciter une amélioration au sort de Bakounine, alors détenu à Schlüsselbourg, et qu’on lui permît de lui prêter des livres ( « Revue Baltique ». t. 31 ; « Antiquités russes », 1884, mai, 396).

L’histoire ultérieure de Bakounine nous apparaît assez clairement par les lettres que nous publions ici. De 1851 à 1854, il fut détenu dans une forteresse à Pétersbourg ; ensuite à Schüsselbourg, jusqu’en 1857, après quoi on l’exila dans la Sibérie occidentale et, enfin, dans la Sibérie orientale.

Des racontars absurdes, absolument fantaisistes, circulèrent à propos de son évasion de Sibérie ; on alla jusqu’à affirmer qu’il avait épousé la fille de son geô-