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Page:Baliseurs de ciels Narbonne Rene, 1945.djvu/114

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l’ « Émeraude » que nous savions commandé pour l’Air-Orient. À mon retour…

Afin de se rendre compte lui-même des qualités de l’ « Émeraude », qui vient de battre quatre records du monde et d’effectuer six voyages remarquables avant d’être mis en service régulier sur sa ligne, Noguès, avec Launay et Givon, effectue à son bord, les 2 et 3 décembre, la liaison Paris-Alger-Paris en 11 heures de vol ! Il revient absolument « emballé » par les remarquables qualités du grand trimoteur :

— Nous allons gagner deux jours sur Marseille-Saïgon, triomphe-t-il.

Ainsi qu’il l’a toujours fait pour les voyages importants de la ligne, Maurice Noguès prend part au vol de l’ « Émeraude » vers Saïgon.

Le 21 décembre à 8 heures, piloté par Launay, le grand Dewoitine argenté décollait vers Marignane, où il se posait à 11 heures. Le soir il était à Rome, le 23 à Athènes, le 25 à Damas, le 28 à Saïgon.

Au cours d’un vol vers Hanoï, où il séjourna deux jours, Noguès mit au point, grâce à sa netteté de vue habituelle, toute la politique de la ligne Hanoï-Canton.

Ceux de ses collaborateurs de la première heure qui le revirent alors, admiraient avec une respectueuse affection ses qualités de simplicité qui, dans les hautes fonctions auxquelles il était parvenu, étaient demeurées les mêmes.

En Indochine, où il était très aimé, on lui fit fête. Son courage sans ostentation, la fidélité de son amitié, la distinction de son esprit et de son allure, cette foi dans l’avenir de son œuvre lui avaient attaché tous les cœurs.