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Page:Baliseurs de ciels Narbonne Rene, 1945.djvu/182

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à faire partie du personnel navigant. Refusé à la visite médicale pour vue défectueuse, le jeune caporal est accepté cependant comme mitrailleur.

À l’escadrille du capitaine Pierre Weiss, Lefèvre, volontaire pour tous les vols, se fait remarquer par ses qualités de navigateur et… de pilote, car il a bien vite obtenu l’autorisation clandestine de prendre les commandes, en l’air tout au moins.

En 1925, arrive à la même formation un jeune pilote de 22 ans qui a, chose rarissime, demandé à passer du groupe de chasse voisin dans la reconnaissance. Jean Assollant qui, fils d’officier général, s’est enfui de chez lui pour s’engager à 19 ans dans la chasse est revenu de la guerre du Riff, où il avait été envoyé comme volontaire, avec une croix de guerre et trois citations. Affecté au groupe Pinsard, ce fanatique qui a navigué trois ans comme pilote et a la nostalgie des grandes randonnées, trouve fastidieux les exercices de combat et de haute voltige à bord de ces monoplaces dont le faible rayon d’action ne permet aucun voyage. Il demande à passer à l’escadrille la plus réputée pour son allant et son activité. Au mess des sous-officiers ses camarades lui font raconter avec force détails son dernier exploit du Maroc, ce vol de quatre heures au-dessus des tribus insoumises durant lequel, descendu par les balles chleues, il parvint à ramener son appareil auprès d’un fortin à la limite de la dissidence.

Lefèvre l’écoute avidement et se prend d’une amitié farouche pour ce jeune héros, son cadet de deux ans, qui a encore les prunelles pleines des vastes horizons dont il rêve lui-même.

Dix-huit mois d’entraînement sévère : en sep-